Après s’être imposé comme alternative au diesel dans le segment C, avec la Prius et l’Auris Hybride, Toyota poursuit son chemin avec la Yaris Hybride : une des premières hybride du segment B, la Yaris offre une technologie rôdée à un prix comparable au diesel.
Aura-t-elle le succès de ses grandes sœurs ?
Une technologie reconnue
Après l’ovni Prius, Toyota a propagé sa maestria de l’hybridisme en l’intégrant progressivement aux différents modèles de sa gamme. Incorporé depuis l’été 2010 sur l’Auris avec le succès que l’on sait (25 % des immatriculations d’Auris), la firme japonaise poursuit sa lancée en introduisant cette technique sophistiquée à la gamme des citadines polyvalentes.
Par rapport à la Yaris à moteur thermique, sa silhouette ne varie que de 2 cm sur l’avant afin de pouvoir y implanter la nouvelle motorisation « full hybrid« . Ce changement lui a permis de présenter le nouveau style plus dynamique baptisé « Under Priority » spécifique aux nouvelles générations de Toyota…
Ce style se caractérise, entre autre, par des feux avant et arrière à diodes électroluminescentes (DEL) et par l’adoption de carénages de soubassement et de bavolets. Ces recherches stylistiques ont également eu un impact aérodynamique qui se traduit par un Cx de 0,286, ce qui est tout bénéfice pour la consommation.
Grâce à une réimplantation du réservoir d’essence et de la batterie sous la banquette arrière, son habitabilité a été préservée et la capacité du coffre reste identique à la version classique (286 dm³).
Malheureusement, cette modification a obligé les concepteurs à modifier les sièges arrière en les rehaussant et en empiétant sur l’espace réservé aux pieds des passagers, ce qui posera quelques problèmes de place pour les adultes.
Constatons aussi que seule, la version ‘cinq portes‘ a été retenue pour la propulsion hybride.
L’habitacle de la Yaris Hybride se distingue par une finition bleutée de certaines zones de la planche de bord ainsi que du tissu et des surpiqûres des sièges.
Le tableau de bord présente également un éclairage de la même couleur et le système « Toyota Touch » a été adapté pour le suivi de la consommation d’énergie (essence et batterie).
Le compte-tours a été remplacé par un « puissance-mètre » qui indique le niveau de la puissance employée.
Notons également que la boîte de vitesses automatique est spécifique à cette version (position ‘B‘ – voir plus loin).
Pour le reste, peu de changements, pour de plus amples renseignements, nous vous renvoyons à l’essai de la Yaris paru dans ses colonnes au début de cette année.
Un groupe hybride moins puissant
Vu la taille de la Yaris, il a semblé évident aux ingénieurs d’intégrer un ensemble moteur électrique/boîte-pont/inverseur/bloc batterie plus léger et aussi plus compact (–20 % par rapport à l’Auris Hybride).
Ce groupe associe donc un moteur essence de 1,5 L* à cycle Atkinson dont le rendement de conversion de l’énergie de combustion en énergie mécanique est meilleur. Consommant moins de carburant, ce moteur est en revanche moins puissant qu’un moteur traditionnel (à cycle Otto).
* | Celui-ci est une version améliorée du moteur qui équipait jadis les Prius de première et de deuxième génération |
Avec ses 74 ch à 4800 rpm, et son couple de 111 Nm à 3600 rpm, il fait même pâle figure face à la concurrence… mais heureusement pour lui, la Yaris ne dépasse que légèrement la tonne et un moteur électrique le seconde pour lui délivrer une honnête puissance combinée de 100 ch. tout en n’émettant que 79 g de CO2 au kilomètre.
Notons au passage que ce moteur électrique peut fonctionner seul (mode EV), mais à allure « citadine » et seulement sur quelques kilomètres et ce, pour autant que la batterie soit complètement chargée.
D’autres modes sont proposés : le mode « Eco » (par défaut), le mode « Drive » (D) et le mode « B » pour augmenter la recharge de la batterie, ce qui se traduit par des décélérations plus vigoureuses quand l’accélérateur est relâché.
Quant au mode « Drive », il donne une réponse plus vive de l’accélérateur. Contrairement aux autres hybrides de la marque, il n’y a pas de mode « Power« .
Remarquons que les boutons-poussoirs engageant les modes « Eco » et « EV » sont placés près du frein à main, et pratiquement invisibles du conducteur quand l’accoudoir central est déployé.
Comme pour ses sœurs aînées, la Yaris Hybride dispose d’une transmission à variation continue, ce choix permet une conduite très douce et souple pour autant que l’on ne veuille pas trop monter en régime… Et c’est hélas ce qui arrive quand on se lance sur l’autoroute : le moteur hurle et l’accélération – modérée – arrive après un petit délais d’attente…
Pour ceux qui ont déjà roulé en DAF ‘Variomatic‘, le souvenir ému de ces « voitures à bretelles » bataves surgira sans peine…
De même, si le relief devient accentué, le bruit lancinant du moteur nous rappellera assez vite que la vocation de ce véhicule demeure les zones urbaines ou suburbaines.
Mais en ville, cette solution est un régal et sa discrétion sonore nous change du bruit agricole des moteurs « à huile lourde ».
Sans atteindre l’agilité d’une Peugeot 208, sa tenue de route reste honnête et équilibrée en toute circonstance.
La manipulation du régulateur de vitesse est très instinctive. Situé derrière le volant vers cinq heures, il réagit peut-être même un peu trop rapidement pour conserver la vitesse prescrite… au grand dam de l’environnement sonore dans l’habitacle !
Quant à sa consommation, toutes routes confondues, elle a frisé les 5 litres aux cent.
Il est évident que les longs trajets sur voies rapides ou autoroutières l’accroîtront et feront peut-être douter de sa sobriété tant vantée par le constructeur.
Mais n’oublions pas que la Yaris reste avant tout une citadine !
Spécifications techniques
Moteur thermique : 1,5 litre Hybride
Code moteur 1NZ-FXE
Type : 4 cylindres en ligne
Carburant : Essence
Distribution 2 ACT, 16 soupapes, avec VVT-i
Cylindrée 1.497cm³
Alésage x course (mm) 75 x 84,7
Taux de compression (:1) 13,4
Puissance maxi : 74 ch (55kW) à 4.800 rpm
Couple maxi : 111 Nm à 3.600-4.400 rpm
Normes de dépollution Euro 5
Capacité du réservoir de carburant : 36 L
Moteur électrique Moteur synchrone à aimant permanent
Puissance maxi : 80 ch (60kW)
Couple maxi : 207 Nm
Type de batterie Nickel-hydrure métallique (Ni-MH)
Puissance maxi du système* 100 ch (74 kW) [Puissance totale du moteur thermique moteur électrique (fonctionnant sur batterie) – Mesures internes Toyota]
Performances
Vitesse de pointe (sur circuit) 165 km/h
0 à 100 km/h : 11,8 s
Consommation de carburant
Cycle mixte 3,5 L/100 km
Taux de CO2
Cycle mixte : 79 g/km
Dimensions extérieures
Longueur hors tout : 3.905 mm
Largeur hors tout : 1.695 mm
Hauteur hors tout : 1.510 mm
Empattement : 2.510 mm
Porte-à-faux avant : 810mm
Porte-à-faux arrière : 585 mm
Coefficient de pénétration dans l’air (Cx) 0,286
Compartiment à bagages
Capacité du coffre, sièges arrière en place : 286 dm³ (norme VDA)
Longueur : 710 mm
Largeur maxi : 1.365 mm
Jantes 15”
A qui s’adresse-t-elle ?
Depuis un certain temps, le diesel n’a plus la cote pour les citadines, voici donc une solution attirante pour qui se déplace principalement en ville. Par rapport à la version diesel et à équipement égal, une différence de 2250 EUR subsiste.
Mais Toyota reste confiant et prévoit trois hybrides sur dix Yaris immatriculées en Belgique.
En outre, malgré son prix élevé (/- 18.000 EUR), elle reste environ 1000 EUR moins chère que la très discrète et onéreuse Honda Jazz Hybride au rendement inférieur (104 g d’émission de CO2 au km)…
Il n’y a donc pas photo !