Depuis la disparition du Yaris Verso, Toyota avait déserté ce créneau du «minispace» du segment B.
Avec l’arrivée de la Verso S, voilà qui est réparé !
Il est vrai qu’avec sa drôle de carrosserie, le Yaris Verso ce n’était pas très courant dans notre paysage routier.
C’est dommage, car sa modularité était bien réelle : grâce – entre autre – à un plancher plat et un seuil de chargement très bas, il était possible de charger à l’aise près de 2,2 m³.
Quand on sait que sa longueur du n’accédait pas 3,90 m, cette capacité reste tout bonnement exceptionnelle !
Mais malheureusement, sa silhouette de bottillon à roulettes ne plaidait vraiment pas en sa faveur…
De plus, sa large portière arrière s’ouvrait dans le mauvais sens pour nous autres, les conducteurs continentaux…
Moins atypique
Apparu en 1999 et disparu six ans plus tard, malgré son physique ingrat, le Yaris Verso laissera en Europe un vide qu’essayeront de combler avec plus ou moins de bonheur les marques européennes jusque là absentes dans ce segment : nous songeons ici aux Renault Modus, Ford Fusion, Peugeot 1007, Fiat Idea, etc…
Dénommé “Ractis” pour « Runner with Activity and Space« , la nouvelle mouture du Yaris Verso est dévoilée en 2005 lors du salon de Tokyo. Mais l’ancien continent devra attendre encore cinq ans avant que le face-lift du Ractis se présente en automne 2010 à l’occasion du Mondial de l’Automobile à Paris. A la même époque, le Trezia, son frère jumeau chez Subaru, voit discrètement le jour.
Avec ses courts porte-à-faux avant et arrière, le Verso S (pour small ?) propose une carrosserie aux lignes acérées et plutôt dynamiques.
Gardant toujours une longueur inférieure à 4 m, il se démarque ainsi de la concurrence qui ne cesse de rallonger ses véhicules.
Songeons par exemple, à l’Opel Meriva : entre la première et la deuxième version, sa longueur a augmenté de presque 30 cm !
A présent, le nouveau minispace de Toyota possède un hayon beaucoup plus conventionnel mais perd en capacité : son coffre, qui possède une planche de fond amovible à deux niveaux, cube à près de 400 dm³ voire 430 dm³ sans sa roue de secours.
Quand les sièges arrière sont rabattus , le volume atteint environ 1,4 m³ (le plancher plat est néanmoins préservé).
Ce qui, finalement, est nettement moins que le Yaris Verso qui pouvait transporter… une contrebasse !
En revanche, côté pratique, la Verso-S fait mieux que se défendre : il possède de nombreux rangements dans les portières avant et arrière ainsi qu’un compartiment multi-usage à trois niveaux dans la planche de bord.
En se parant d’excellents compteurs à aiguilles très lisibles, la planche de bord redevient conventionnelle et renvoie aux oubliettes les fantaisies digitales si peu lisibles.
L’instrumentation est complète : on y trouve une autoradio AM/FM, un lecteur CD/MP3, la connectivité Bluetooth pour GSM, un port USB caché sous le couvercle supérieur de la boîte à gant et enfin, une caméra de recul bien pratique. Notons que la clé USB ne devra pas être trop fantaisiste ou le couvercle ne pourra plus se fermer…
Le haut de gamme appelé Lounge reçoit une climatisation automatique, un rétroviseur central électrochrome, des essuie-glaces à détecteur de pluie, l’allumage automatique des phares, l’accès «keyless», des jantes alliage de 16” et des lève-vitres électriques à l’avant.
Grâce à un essuie-glace à pantographe, la surface dégagée à l’avant est correcte.
Hélas, l’essuie glace-arrière a été disposé pour les véhicules avec conduite à droite. Et comme le hayon se salit très vite sous la pluie, il est plus qu’indispensable… mais malheureusement, la surface balayée est située du mauvais côté de la lunette arrière !
Les sièges sont fermes et leur position haute permet de dominer la route.
A l’arrière, la place est suffisante pour trois adultes.
Certaines versions sont coiffées d’un grand toit panoramique en verre qui permet d’accentuer l’impression d’espace surtout si la sellerie est de couleur claire.
Sécurité
D’office, toutes les versions de la Verso-S sont équipées de sept airbags : deux airbags frontaux conducteur et passager, un airbag de genoux conducteur, deux airbags latéraux à l’avant ainsi que deux airbags rideaux sur toute la longueur de l’habitacle.
De série également, la voiture est dotée de l’ABS, d’un répartiteur électronique de la force de freinage EBD, d’une aide au freinage d’urgence BA, d’un contrôle de motricité TRC et enfin d’un contrôle de stabilité du véhicule VSC.
Espérons que cette dotation lui permettra d’obtenir un maximum de points lors des tests Euro-NCAP.
Sur route
La rédaction a pu faire l’essai de toute les motorisations proposées à savoir l’excellent moteur essence 1,33 litre Dual VVT-i à boîte MultiDrive-S (mode séquentiel à sept rapports et sélection par palettes) et le moteur diesel 1,4 litre D-4D avec boîte manuelle à six vitesses. Ces motorisations sont naturellement conformes aux normes de dépollution Euro V.
Le groupe essence dispose de la double distribution variable intelligente appelée Dual VVT-i. Il affiche un taux de compression très élevé de 11,5:1. Il développe une puissance de 99 ch. à 6000 rpm et un couple maximal de 126 Nm à 4000 rpm. Suivant Toyota, il ne consommerait que 5,5 l/100 km avec un taux de CO2 de 127 g/km.
Cette version possède un système « Stop & Start »
Quant au 1,4 litre D-4D, il possède une injection à rampe commune et un filtre à particules (FAP). Il est donné pour une puissance de 90 ch à 3800 rpm et un couple maximal de 205 Nm constant de 1800 à 2800 rpm. Il dispose d’un indicateur de changement de vitesses.
Une fois n’est pas coutume : le moteur essence suffit largement pour celui qui ne fait que de la ville ou du périurbain. Avec 6,5 l/100 km, sa consommation lors de l’essai est restée dans des limites tout à fait acceptables, ce qui donne au Verso-S une autonomie d’environ 550 km.
Signalons que la transmission MultiDrive vous demandera un temps d’acclimatation et son inertie est antinomique avec une conduite dite «musclée». A 90 km/h , l’aiguille du compte-tours n’atteint que 2000 rpm et à 120, ce petit 1,33 l ne tourne qu’au régime très paisible de 2500 rpm, pour autant que la route soit plate, bien évidemment !
Le moteur D-4D est nettement plus vigoureux et ses montées en régime sont d’une toute autre nature. Mais elles sont beaucoup plus bruyantes que sur le moteur Otto.
Bien secondé par une boîte très agréable à manipuler, il ne faut pas hésiter à changer de rapport. Si l’indicateur vous le conseille et que vous persistez à garder un rapport trop long sous les 2000 rpm, le moteur vous le fera savoir par un grognement sourd assez désagréable.
Sur un essai réalisé en majorité sur de grands axes, la consommation moyenne est restée calée sous la barre des 5 litres aux cent kilomètres.
La tenue de route est dans la bonne moyenne mais le C3 Picasso ou le Kia Venga font mieux… En ce qui concerne l’isolation phonique, les bruits de vents sont nombreux à grande vitesse et la version Diesel est nettement plus bruyante.
Attention également aux forts vents traversiers : en dépassant les camions, ils vous obligeront à corriger votre trajectoire…
Pour être complet, attention aux casse-vitesse : même pris à allure raisonnable, ils pourraient « caresser » le becquet avant !
Spécifications techniques
Qu’en dire ?
Le Yaris Verso a évolué, certes il n’était pas joli, mais ses points forts n’ont plus été repris sur son successeur et c’est bien dommage.
Le Verso-S n’est certainement pas un mauvais choix, même si celui-ci rentre dans le rang, il garde tout le sérieux que l’on retrouve dans les produits Toyota, garantie de cinq ans incluse.
En outre, sa taille sous les 4 m en fait un véhicule tout à fait adapté à la ville, son milieu de prédilection.