Connu pour ses petites voitures et 4×4, Suzuki propose depuis septembre dernier le crossover SX4 S-Cross. Malgré un patronyme pratiquement identique au SX4 classique, celui-ci n’a rien à voir avec ce dernier.
Plus proche d’un Nissan Qashqai, avec une longueur de 4,3 m, il mesure 15 cm de plus que son homonyme.
Son ambition ? Proposer une alternative au Qashqai et autres crossovers qui semblent avoir gagné les faveurs d’une certaine mode d’aujourd’hui.
Une ligne classique
Très discret, son style consensuel ne fera sûrement pas jaser au Café du Commerce !
Il se veut à la fois rassurant et conforme aux vraies potentialités de la voiture. Il fait donc fi des formes agressives qui font rêver les « Indiana Jones » de nos villes en leur promettant monts et merveilles.
Bien que massive, la proue dévoile une calandre relativement sage dont les gros optiques peuvent être soulignés par des feux de jours DEL (seulement en finition GLX).
Le toit est renforcé par des barres anodisées qui viennent mourir sur un petit becquet qui surmonte le hayon arrière.
L’esthétique de la poupe est très semblable au Qashqai de chez Nissan.
Son hayon découvre un coffre avec double fond dont la capacité de chargement est de 430 dm³. Ce volume est extensible à presque 1,3 m³ lorsque la banquette arrière 2/3-1/3 est rabattue. L’espace disponible est alors presque plat.
Notons aussi que la banquette arrière dispose de deux inclinaisons dont l’une permet d’augmenter le volume de chargement initial de 10 dm³.
A l’intérieur, l’instrumentation est sobre et bien placée avec une climatisation bizone un peu paresseuse. Un écran GPS apparaît dans la version GLX, il est associé à une caméra de recul. Mais la navigation est aussi proposée dans un Pack Business avec le kit « main libre ».
Les sièges sont accueillants et la place est suffisante pour quatre « vrais » adultes, un cinquième pourra même être invité sans problème mais pour des déplacements pas trop longs. Par rapport au SX4 classique, son empattement a augmenté de 10 cm.
SX4 Classic |
SX4 S-CROSS | |
Longueur hors-tout | 4150 mm | 4300 mm |
Largeur hors-tout | 1755mm | 1765mm |
Hauteur hors-tout (avec barres de toit) | 1 605 mm | 1580 mm (jantes 16”) |
1575 mm (jantes 17”) | ||
Empattement | 2500 mm | 2600 mm |
Voies Avant | 1500 mm | 1535 mm |
Voies Arrière | 1495 mm | 1505 mm |
Volume de coffre (VDA) | 270 l | 430 l |
Dimensions des pneus | 205/60R16 | 205/60R16 |
205/50R17 |
A la différence de certains concurrents, l’accoudoir central avant est vraiment utilisable et renferme un espace de rangement avec prise USB.
Les deux exemplaires essayés disposaient d’un toit ouvrant transparent qui s’étend sur une longueur d’un mètre et dont ses deux panneaux de verre coulissent vers l’arrière, dégageant ainsi une belle ouverture de 56 cm.
Cette option a l’avantage d’égayer un habitacle bien fini, mais qui reste assez austère.
Quant à son équipement, il est conforme à ce que la concurrence propose, mais à partir de la finition GL.
Regrettons toutefois l’accès malaisé à l’ordinateur de bord : son menu s’atteint via un petit bouton d’apparence très fragile jouxtant le tachymètre.
En revanche, les fonctions de l’écran multimédia de 6.1″ sont très intuitives et donc simples à utiliser. Sur le haut de gamme (GLX), l’équipement s’enrichit de radars de stationnement à l’avant et à l’arrière ainsi que d’une caméra de recul.
Au niveau de la sécurité, Suzuki annonce utiliser les aciers à très haute résistance dans des proportions d’environ 50%, ce qui permet d’utiliser des panneaux de carrosserie plus fins sans renoncer à la rigidité et à la résistance aux chocs.
Aux tests EuroNCAP, le SX4 S-Cross a été gratifié de cinq étoiles gagnant ainsi une étoile par rapport à la version SX4 Classique testée en 2006. Avec 92 % pour les passagers adultes, 80 % pour les enfants et 72 % pour les piétons, ces examens ont été jugés bons.
Sur route
Notre rédaction a pu tester deux exemplaires reprenant les deux motorisations proposées par Suzuki : à savoir une version diesel 1.6 DDiS GL+ AllGrip (4×4) BM 6v ainsi qu’une version GLX 1.6 VVTi (4×2) avec boîte automatique CVT.
Le moteur diesel – en provenance de FIAT – développe 120 ch. à 3750 rpm et un couple maximum de 320 Nm à 1750 rpm.
A son volant, on constate que le S-Cross a été d’abord conçu pour y loger une mécanique essence : malgré son « encapsulage », ce moteur diesel reste bruyant. Sans jamais disparaître, son claquement caractéristique ne devient acceptable qu’à chaud et à allure constante.
Agréable et particulièrement vif grâce au poids mesuré du S-Cross, (un peu plus de 1,3 T dans cette version 4×4), il se marie parfaitement à la boîte de vitesses à six rapports ainsi qu’à la transmission intégrale Suzuki ALLGRIP.
Celle-ci offre tout le savoir faire de Suzuki en la matière, à savoir un différentiel central à embrayage piloté électroniquement et quatre modes de fonctionnement qui agissent sur la transmission, la gestion moteur, l’ESP, etc… :
- Un mode AUTO pour les conditions normales, favorisant le train avant, le train arrière n’étant sollicité qu’en cas de perte d’adhérence.
- Un mode SPORT pour les tracés sinueux en conduite dynamique optimisant l’usage du 4×4 ainsi que la réactivité du moteur en modifiant les caractéristiques de puissance et de couple.
- Un mode SNOW pour les conditions difficiles comme la neige, les routes non revêtues, la pluie etc…
- et enfin, pour sortir de situations particulièrement pénibles, le mode « LOCK » verrouille la répartition de la force motrice entre le pont avant et le pont arrière afin de maximiser la motricité et la stabilité sur les revêtements à faible adhérence.
Vu le temps printanier, nous n’avons pas pu expérimenter ces deux derniers modes de manière relevante.
En revanche, le mode SPORT ajoute réellement une touche de dynamisme à ce véhicule pas vraiment taillé au départ pour les « spéciales rallye ».
Modérément plus haut que les berlines, son roulis est à peine plus prononcé que celles-ci. Le levier de vitesse est idéalement placé et il égrène les six rapports avec aisance. Ceux-ci sont très longs et ont manifestement été étudiés pour consommer le moins possible : à 120 km/h, le moteur ne tourne qu’à un peu plus de 2000 rpm.
La direction donne une impression de lourdeur, mais sa précision reste correcte. Au terme de son essai le 1.6 DDiS a consommé environ 5,7 l aux 100 km.
Quant au moteur essence 1.6 VVTi, beaucoup moins sonore, il revendique également une puissance de 120 ch. mais à 6000 rpm. Il dispose d’un couple maximum de 156 Nm placé à 4400 rpm.
Contrairement au 1.6 DDiS, il est déjà conforme aux normes Euro 6. Nous avons pu l’essayer sur une version 4×2 à boîte à variation continue « CVT » dotée d’un mode manuel via deux palettes au volant.
Ce mode présente un fonctionnement en palier avec sept rapports.
Prompt à réagir et particulièrement sobre, le 1.6 VVTi est souvent sollicité sur parcours accidenté et son allant se voit bridé par sa boîte CVT.
N’oublions pas que ce moteur essence développe un couple maximum deux fois plus petit que son homologue diesel !
Pour le peu que l’on veuille l’utiliser de manière dynamique, le décalage entre la pression sur l’accélérateur et l’accélération proprement dite déconcertera un non -habitué. En outre, le hululement du moteur aura tôt fait de dissiper ses dernières velléités sportives…
Cependant, il faut reconnaître que les motoristes de Suzuki ont fait du bon boulot, en toute circonstance, il sait se montrer sobre : au terme de notre essai, il n’a consommé que 6,1 l aux cent, ce qui reste excellent.
Spécifications techniques
Données techniques à télécharger (Acrobat®)
Qu’en dire ?
Moins cher qu’un Nissan Qashqai (prix net de 14.500 EUR en version 4×2 avec le moteur 1.6 DDiS) et pourtant très similaire en termes de comportement routier et de sobriété, le Suzuki SX4 S-Cross souffrira néanmoins d’une représentation en Belgique beaucoup plus discrète que son compatriote.
Avec ses 4,3 m de long, il se présente comme une alternative intéressante et certainement plus valorisante que le Dacia Duster qui ratisse large grâce à ses prix « low cost« .