Chez Peugeot, reprendre la numérotation des 500 après plus de trente ans d’arrêt révèle finalement du bon sens : avec la prise d’embonpoint des véhicules actuels, garder la numérotation 400 pour la future grande routière de la marque posait peut-être un problème sémiotique.
Une nouvelle identité visuelle.
Avec la 508, Peugeot tourne résolument le dos aux gueules béantes sensées avaler le bitume. Certes, cette signature particulièrement agressive était aisément reconnaissable, mais elle devenait outrancière : il suffit de se rappeler de la 4007 dont le mufle avait pris des proportions considérables au point de ressembler plutôt au rostre de baleine grise souriante.
A présent, la ligne se veut plus discrète mais aussi plus équilibrée : que ce soit en version quatre portes ou break (SW, dans le vocable de Sochaux), avec une longueur de près de 4,8 m, cette grande berline propose une ligne avenante et équilibrée.
A présent, le traditionnel lion héraldique se voit à présent répété par le nom de la marque… redondance ou concession orientée vers les nouveaux marchés ?
Le design a hérité beaucoup du concept-car SR1 présenté à Genève en 2010 : à l’avant, les optiques gardent leur ligne féline, ils possèdent des feux de jour poétiquement surnommés « canons à DEL ».
Quant à l’arrière, la partie supérieure de malle est barrée horizontalement par un jonc chromé qui relie les deux feux arrière : ceux-ci insèrent trois séries verticales de DEL rouge en forme de « griffes » pour citer les designer de Sochaux…
Personnellement, nous avons trouvé le break mieux réussi, ses lignes à l’arrière nous semblent plus pures.
Par rapport à la 407, la capacité du coffre fait un bond : de 545 dm³ pour la berline à 660 dm³ pour la SW.
En rabattant les dossiers des sièges arrière, ce volume atteint 1.581 dm³ pour la berline et 1.865 dm³ en SW.
Notons que le plancher dégagé est entièrement plat et qu’il existe des rangements situés sous le tapis de coffre, d’un volume de 48 dm³.
Sur la SW, le tapis rigide de peut se replier de façon à compartimenter le coffre et accéder plus facilement à ces rangements. L’agencement des bagages se voit favorisé par la présence d’un tendelet à enrouleur et, aussi par la motorisation de l’ouverture du hayon (en option).
L’habitacle intérieur respire le bon goût : les commandes sont agréablement disposées et les matériaux utilisés et la finition laissent envisager une certaine robustesse qui ira – espérons-le – de paire avec la durabilité.
De nouvelles technologies ont été embarquées : citons entre autre le «Head Up Display» en couleur – (vision tête haute en français), la climatisation quadri zone, l’assistance feux de route, l’accès et démarrage « keyless », le frein de stationnement électrique automatique, le massage lombaire électrique du conducteur, l’offre média Hifi JBL de haut niveau, etc…
Les sièges sont très confortables et permettent de joindre la Méditerranée dans un confort qui a fait et fait toujours la réputation de la Marque au Lion. L’espace à l’arrière n’a rien à envier la défunte 607.
La sécurité
Ici, Peugeot a fait fort : outre les cinq étoiles récoltées, la 508 se paye au chapitre « Aide à la sécurité » un joli 97¨% grâce aux technologies axées sur la sécurité proposées d’office dès l’entrée de la gamme.
On y retrouve le « Peugeot Connect » qui permet de bénéficier gratuitement, et sans limite de durée, du service Peugeot Connect SOS, ainsi que du Peugeot Connect Assistance. Rappelons que ce système permet la localisation du véhicule et l’envoi des secours adéquats en cas d’incidents.
Les motorisations
Celles-ci sont proposées avec une gamme diesel HDi FAP et essence VTi et THP.
Les versions diesel s’articulent sur trois moteurs : le 1.6 HDi de 112 ch. en version normale et en version e-HDi, le 2.0 HDi en version 136 ch. (BM à 6 rapports) ou 163 ch. (BA à 6 rapports) et enfin le 2.2 HDi de 204 ch. en BA à 6 rapports.
Comme il fallait s’y en douter, les versions essence ne font que de la simple figuration (le parc presse en était même dépourvu).
Un seul moteur est au programme : il s’agit du 1600 cm³ étudié conjointement avec BMW et développant 116 ch. en version VTi ou 156 ch. en version THP.
Notre rédaction a pu essayer trois versions en boîte manuelle (normale ou pilotée) ou automatique :
- Il s’agit d’une berline 1.6 e-HDi FAP BMP de 112 ch. à 3600 rpm développant un couple de 270 Nm à 1750 rpm.
- Un break (SW) de 2.0 HDi à boîte automatique de 6 vitesses de 163 ch. à 3750 rpm développant un couple de 340 Nm à 2000 rpm.
- Il nous a aussi été donné d’essayer brièvement une berline 2.0 HDi de 136 ch. à 4000 rpm (couple de 320 Nm à 2000 rpm).
Un peu faiblard pour une caisse approchant quand même les 1,6 T, le 1.6 e-HDi suffit à la condition de ne pas brusquer cette boîte BMP* qui parvient à réaliser le pire des deux mondes : la lenteur des changements de rapports et une réactivité peu adaptée aux conditions réelles de la route.
* Boite manuelle pilotée permet le passage des vitesses en mode séquentiel ou automatique
Il s’en suit un véhicule agréable… pour autant que la conduite se fasse d’un pied léger et que l’on aie le temps… bref un véhicule de pensionnés.
Nous sommes restés même un peu idiots lors de notre séance de prises de vues avec une 504 2.0 GL de 1977: après chaque ralentissement, quand nous remettions les gaz, notre 508 se faisait systématiquement larguée par la 504 de 34 ans son aînée !
Quant aux versions propulsé par le 2.0 HDi, elles constitueront à coup sûr le fer de lance de la 508 : souple et puissant, ce moteur permet à la nouvelle berline de Sochaux de montrer ses griffes.
La boîte automatique est rapide et particulièrement adaptive et avec 6,5 litres, sa consommation reste parfaitement dans la norme.
Quant à la version manuelle, même si l’agrément de la commande de boîte reste perfectible, elle ne démérite pas pour autant : sa consommation peut rester largement sous les 6 litres, ce qui est remarquable pour un véhicule dépassant les 1,7 T !
Quant à sa conduite, nous ne pouvons qu’y trouver du plaisir : malgré une taille et un poids respectables, la 508 reste vive en toute occasion et permet d’enfiler les virages rapidement et en toute sérénité.
Peu de roulis et une imperturbabilité qui donne un sentiment de sécurité particulièrement agréable.
Données techniques
Dimensions
Consommation et émissions fichier à télécharger
Modèle | 1.6 e-HDi |
2.0 HDi SW Auto | 2.HDi |
Nombre de cylindres | 4 | 4 | 4 |
Puissance | 82 kW (110 ch)/_3600 rpm | 120 kW (163 ch)/_3750 rpm | 100 kW (136 ch)/_4000 tpm |
Couple | 270 Nm/_1750 rpm | 340 Nm/_2000 rpm | 320 Nm/_2000 rpm |
Cylindrée | 1560 cc | 1997 cc | 1997 cc |
Vitesse maximum | 197 km/h | 225 km/h | 210 km/h |
Accélération 0-100 km/h | 11.90 sec | 9,20 sec | 10,10 sec |
Réservoir | 72 L | 72 L | 72 L |
Conclusions
Il est vrai qu’en terme de moteurs à «huile lourde», Peugeot a une expertise qui remonte même avant guerre; et comme il fallait s’y attendre, la version 2.0 HDi est la version la plus demandée.
En outre, avec environ 70 % de véhicules de société, la 508 est en passe de réussir son challenge… comme l’avait fait la 504 il y a 43 ans !
Néanmoins, suite à une EXPÉRIENCE PERSONNELLE MALHEUREUSE, je peux affirmer que l’importateur belge de PEUGEOT suit RIGOUREUSEMENT la GARANTIE. A bon entendeur, salut ! (Christian Bouchat – Rédacteur en chef)