Devant l’offre croissante des SUV et autres cross-over de taille compacte, Lexus n’allait pas rester de marbre : plus à l’aise en Arizona qu’au Sablon, son encombrant RX méritait un petit frère pour rester dans la course.
Plus compatible avec la vision européenne de ce segment et 10 cm plus court, le Lexus NX a fait ses premiers tours de roues au salon de Pékin en avril 2014.
Un concept-car en rue
Découlant du concept-car LF-NX dévoilé en 2013 aux Salons de Francfort et de Tokyo, la Lexus NX impressionne : en rue, elle donne un méchant coup de vieux à toutes les voitures situées dans son environ immédiat.
Nobuyuki Tomatsu, responsable du design extérieur a voulu transmettre à son cross-over une sensation d’agilité qui se traduit par un avant extrêmement acéré, très similaire design « New Edge » cher à Ford.
Il en ressort une sensation d’agressivité assez « palpable ».
De part et d’autre de l’ensemble calandre et bouclier en forme de sablier, on découvre des projecteurs très effilés soulignés par des feux diurnes où la technologie des diodes lumineuses a été abondamment utilisée : ainsi, chaque bloc optique comporte 6 nouvelles DEL à haute luminosité et 3 lampes en ‘L’ pour les feux de croisement.
En outre, 23 DEL alimentent les feux diurnes et 16 DEL les clignotants. A noter aussi que le NX dispose également de feux directionnels adaptatifs à DEL.
Pour être complet, signalons que la version F SPORT propose un design encore plus agressif par un traitement en nid d’abeille de la calandre et du bouclier avant inférieur.
De profil, sa poupe, ramassée, donne une impression d’un fauve près à bondir. Comme à l’avant, le NX reçoit des feux combinés en forme de ‘L’, composés aussi de diodes électroluminescentes intégrées.
Le hayon, à ouverture électrique, découvre un espace à bagage d’un volume de 555 dm³ grâce à un double fond disponible sous le plancher du coffre.
Notons cependant que cette cavité supplémentaire a été gagné sur l’espace dédié à la roue de secours, remplacée par un kit anti-crevaison.
Quand les dossiers arrière sont rabattus, la capacité jusqu’au toit atteint 1,6 m³.
Le design du tableau de bord reprend le modernisme du style extérieur. Ergonomique, il s’exprime aussi par une finition premium qui associe cuir, plastiques moussés et aluminium. La place à l’arrière est suffisante pour trois adultes : petite attention, les dossiers sont réglables en inclinaison.
Les sièges avant à commandes électriques sont chauffant et autorisent une excellente position de conduite. Comme de coutume chez Lexus, le NX possède un volant à réglage électrique à mémoire qui s’escamote automatiquement quand le contact est coupé.
La console centrale est massive : à gauche du sélecteur de vitesses, il y a une petite molette destinée aux changements de modes, à savoir, normal, eco, sport et sport + (AWD).
Derrière celle-ci, apparaît le pavé tactile (Remote Touch Interface) permettant de naviguer sur l’écran 4,2″ TFT multimédia placé au centre du tableau de bord.
Il faut admettre qu’il faut un certain temps d’adaptation pour connaître parfaitement le système : certains concurrents proposent des systèmes de navigation beaucoup plus intuitifs. Derrière le repose-poignet, Madame découvrira un petit miroir nomade…
Le NX est pourvu d’un affichage tête haute en couleur qui projette différentes informations dont la vitesse, le nombre de tours, la navigation ainsi que les réglages du volume audio.
Le combiné reprend le tachymètre et l’indicateur du système hybride donnant, en temps réel, la puissance délivrée et la régénération. Ce dernier se transforme en compte-tours lorsque le mode sport est activé.
Beaucoup d’aide à la navigation sont présentes comme un détecteur de franchissement de ligne, un cruise-control adaptatif, freinage pré-collision, moniteur de vision panoramique à 360°, etc…
Au rayon des divertissements, signalons que les systèmes audio étudiés pour le NX sont de marque Pioneer ou Mark Levinson.
Au niveau sécurité, le Lexus NX 300h a reçu la note maximale de 5 étoiles aux essais Euro NCAP. En outre, il a obtenu un score de 82% pour la protection des adultes et des enfants, 69 % pour celle des piétons et 71 % pour les systèmes d’aide à la sécurité.
Sur route
Fidèle à la boîte CVT, le Lexus NX doit s’apprivoiser : chaque accélération est d’abord précédée d’une bruyante montée en régime du moteur thermique. Malgré ce décalage, il ne faut cependant croire que l’accélération est poussive, elle est bien réelle, et suffisante pour se faire flasher… (le zéro à cent est abattu en moins de 10 secondes !)
Le programme de gestion de l’hybridisme du NX est chargé d’orchestrer le fonctionnement du moteur 2,5 litres à cycle Atkinson (155 ch.), du générateur, des deux moteurs électriques et de la batterie. Il est toujours possible de suivre schématiquement les flux d’énergie sur l’écran.
Suivant le constructeur, le système affiche une puissance combinée de 197 ch. pour une consommation moyenne de 5,0 l/100 km, ce qui correspond à des émissions de CO2 de 116 g/km.
Notre exemplaire disposait de la traction intégrale. Elle est assurée par le système E-Four* qui utilise le moteur électrique arrière pour entraîner le train arrière lorsque cela est nécessaire (un peu à la manière du système HYbrid4 de PSA). Il s’en suit une meilleure adhérence, grâce à des innovations comme le différentiel avant précontraint et le rétrocontrôle de la vitesse de lacet qui équipent uniquement les versions NX à traction intégrale.
* | Le système Lexus E-Four du NX 300h FWD s’adjoint un moteur électrique supplémentaire qui entraîne les roues AR alors que le train avant est animé soit par le moteur thermique ou électrique, ou par les deux fonctionnant en tandem. |
Hélas, la rédaction n’a jamais pu obtenir une valeur analogue ou même s’en approchant : sur les routes de l’Ardenne, la consommation frisait les huit litres aux cent, ce qui n’est finalement pas si mal pour un véhicule dont le poids approche les 1800 kg (NX 300h AWD) !
Evidemment, cette masse n’autorise pas vraiment l’agilité de l’ensemble, loin s’en faut !
Monté sur le même châssis que le RAV4 de Toyota, le NX se conduit facilement, cependant, quand on augmente la cadence, les routes sinueuses ne lui conviendront que modérément, son terrain de chasse étant plutôt les nationales ou autoroutes… mais là, sa consommation ne fera pas de miracles !
C’est finalement en zones suburbaines ou urbaines que l’avantage de l’hybridisme ressortira le mieux : lors des déplacements réalisés dans ces environnements où les bouchons sont monnaie courante, sa consommation pourra même descendre sous les six litres !
Mais il ne faut pas se leurrer, le petit réservoir de 56 litres n’autorisera jamais une autonomie supérieure au millier de kilomètres !
Données techniques
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Conclusions
L’habit ne fait pas le moine !
Malgré un design où la sensation d’agilité a voulu être traduite le plus fidèlement possible, le Lexus NX 300h ne pourra jamais prétendre à la vivacité d’un BMW X3 ou d’un Audi Q5.
En revanche, son système hybride peu énergivore fera merveille dans les beaux quartiers où les bobos pourront exploiter les 19 cm de garde au sol en gravissant les trottoirs avec grâce et prestance…
Proposé à partir d’un peu moins de 42.000 EUR avec déjà un équipement correct, le Lexus NX 300h peut se targuer d’être moins cher que ses concurrents Premium.
Il cultivera aussi son originalité par une propulsion hybride qui a fait ses preuves … même si celle-ci a fort à faire pour déplacer l’engin !