Avec cette troisième génération, Ford installe dans la Focus un arsenal technologique particulièrement important et assez inaccoutumé sur les véhicules du segment C.
Mais, est-ce bien là le désir profond de Monsieur Dupont ?
Une ligne « Kinetic »
Avec le Kinetic Design comme anabolisant, la Focus exprime par ses lignes hardies un dynamisme qui se retrouve jusqu’au bout de ses optiques à feux bi-xénon rehaussés de DEL et ses gros feux arrière au dessin assez … envahissant.
Trois versions sont proposées : une version cinq portes à la silhouette sportive et aérodynamique, une version break appelée Clipper (capacité de chargement de 0,5 à 1,5 m³) et une version quatre portes plus classique mais affichant un intéressant coefficient de pénétration dans l’air de 0,27(Cx).
A partir de 2012, la gamme sera complétée par une version sportive appelée Focus ST propulsée par un moteur EcoBoost délivrant la bagatelle de 250 ch.
En revanche, contrairement à la gamme précédente, cette nouvelle génération ne proposera pas de versions trois portes ni de Coupé-Cabriolet.
Quant au volume de chargement, la version cinq portes offre une capacité de 360 à 1100 dm³ et la version quatre portes, 475 dm³.
Comme la Mondeo et afin de réduire le coefficient de traînée, la Focus présente une calandre à volets actifs qui bloque le flux d’air dans le circuit de refroidissement lorsque celui-ci ne s’avère plus nécessaire.
Son habitacle offre une console centrale orientée vers le conducteur. Les sièges sont enveloppants, et suivant la version, ils peuvent être électriques.
Les places arrière sont confortables et dégagent suffisamment de place pour deux grands adultes, à la rigueur un troisième compère pourra les accompagner pour des trajets plus réduits.
Un petit reproche, cependant : pour les grands gabarits aux longues jambes, il est malaisé de s’installer aux places avant car la partie inférieure du tableau de bord est assez saillante et les rotules du conducteur peuvent facilement heurter le gros interrupteur des phares placé juste sur son bord.
Toujours à propos de la planche de bord, son design renoue encore avec les épisodes de «Goldorak» : cela fait très science fiction surtout quand celle-ci est complétée par la nouvelle interface dénommée MyFord.
Disponible sur les modèles haut de gamme, ce système comporte un écran tactile de 8″ permettant au conducteur de naviguer intuitivement dans les fonctions par l’intermédiaire d’un affichage couleur. Espérons toutefois que ce design audacieux ne se démode pas trop vite.
Technologie, quand tu nous tiens !
Ford a pourvu sa nouvelle Focus d’une technologie assez rare sur ce segment : on dénombre entre autre, un système de stationnement semi-automatique, une alerte au franchissement involontaire de ligne imprimant des vibrations au volant, des feux de route automatiques, une caméra reconnaissant les panneaux de signalisation, une surveillance de la vigilance du conducteur, un régulateur de vitesse adaptatif avec fonction d’alerte de collision, un système de surveillance des angles morts, un régulateur avec limiteur de vitesse, une caméra de recul, etc…
Toute cette technique embarquée est naturellement savamment «distillée» au client suivant les versions (Trend et Titanium) et pas moins de douze packs.
En ce qui concerne la sécurité, la nouvelle Focus a récolté cinq étoiles aux tests Euro-NCAP.
Une remarque toutefois : dans certaines circonstances, lors du test de collision latérale contre un poteau, la protection de la poitrine du conducteur n’a pas toujours été jugée comme adéquate.
Malgré cette remarque, deux mentions spéciales ont été attribuées en ce qui concerne le «Ford Lane Keeping Aid» (alerte au franchissement involontaire de ligne) ainsi qu’au «Ford Active City Stop» qui permet d’éviter ou d’atténuer les accidents à basse vitesse.
Toujours au niveau sécuritaire, Ford s’est penché sur la fièvre du samedi soir : grâce au «Do not disturb», les parents pourront configurer la clé de leur voiture quand ils la prêteront à leurs enfants de telle manière qu’un GSM connecté au système mains libres ne recevra plus d’appels et/ou de SMS pendant que le véhicule roule.
Cette fonction sera programmable à partir de 2012 dans le système «MyKey». En outre, cette technologie permettra également de limiter la vitesse maximale de la voiture ainsi que le volume des enceintes acoustiques.
Bien pensé, la parade à certaines fonctions du système reste pourtant aisée : il suffira aux rejetons de ne pas jumeler leur GSM au signal Bluetooth de la voiture…
Et enfin, notons qu’à partir de 2012, les Focus disposeront d’un système de protection des bords de portières appelé le « Door Edge Protector« .
Il se compose d’un rabat en caoutchouc caché dans les portières avant et arrière qui affleure automatiquement quand la portière s’ouvre, évitant ainsi les petits dégâts.
Ce rabat se rétracte à la fermeture de la portière.
Sur route, un régal
La rédaction a pu essayer les trois versions de carrosserie avec plusieurs motorisations : en diesel avec le Duratorq TDCi 2.0 litres de 136 ch. équipé de la transmission PowerShift à double embrayage et six vitesses.
En essence, nous avons pu essayé le 1.6 EcoBoost de respectivement 150 et 180 ch. à boîte manuelle à six rapports.
Evidemment, la version diesel 1.6 litres TDCi sera la plus prisée des Belges, ses 115 ch. seront d’ailleurs largement suffisants pour notre plat pays…
Notons cependant que ce moteur propose un surcroît de performances (overboost) grâce à une fonction de suralimentation temporaire qui fait passer son couple maximum de 270 Nm à 285 Nm.
Dans la circulation d’aujourd’hui, ce surcroît de vigueur est quelquefois nécessaire et rassurant.
Avec ses 136 ch. et ses 320 Nm de couple, le modèle essayé avait un surcoît de puissance et de nervosité… assez confortable mais celui-ci ne s’est pas traduit par une consommation exagérée.
A son bord nous avons relevé une consommation de 5,4 L/_100 km sur un parcours de 735 km.
Quant aux moteurs Ecoboost essayés (essence), malgré leur puissance plus que généreuse, ils savent rester très sobres.
Ils permettent de voyager en parfaite décontraction en l’absence de bruit (le moteur tourne à 2500 rpm à 120 km/h) Leur couple placé très bas autorise une paresse assez singulière du levier de vitesses.
Notons qu’à l’instar du Duratorq TDCi, le bloc de 180 ch. qui développe un couple maximum de 240 Nm entre 1600 et 5000 rpm, peut atteindre 270 Nm en cas de forte accélération grâce à une suralimentation temporaire.
Que ce soit la version 150 ch. ou 180 ch. la sobriété de ce petit bloc 1.6 nous a étonnés : en conduite normale, elle reste presque toujours inférieure à 7,5 L/_100 km (6,8 l/100km sur près de 400 km avec l’Ecoboost 180 ch. !)
Et sur un parcours « éco », il est tout à fait possible de rester sous la barre des 6 litres !
L’autonomie dépendra toutefois du réservoir qui ne peut hélas contenir que 55 L…
Pour mémoire, les autres versions à essence Duratec Ti-VCT 1,6 litres de 105 et 125 ch. seront remplacés par un petit moteur Ecoboost de cylindrée unitaire de trois cylindres.
Il sera disponible en deux versions : de 100 ch. et 120 ch. associés à des transmissions manuelles de respectivement cinq et six rapports. Suivant Ford, les émissions de CO2 seront particulièrement faibles : 109 g et 114 g.
Un essai complémentaire de ces versions vous sera proposé au printemps 2012.
A son volant, c’est avec beaucoup de facilité que l’on prend ses marques : la plupart des commandes sont bien situées à l’exception du gros interrupteur des phares placé trop bas.
La nouvelle direction assistée électrique est très agréable et permet d’inscrire la Focus au millimètre, mais elle sait rester légère lors des manœuvres de stationnement.
Par son différentiel électronique actif, le sous-virage est maîtrisé tandis que la motricité et la stabilité en virage sont encore améliorées par rapport à la précédente version.
Le levier de vitesses est un régal de rapidité et de précision.
Quant à la boîte à double embrayage, pour le commun des mortels, elle pourrait sans complexe tutoyer la DSG de VW !
Dommage toutefois qu’elle soit dépourvue de palettes derrière le volant.
Quant aux différentes aides proposées, elles peuvent être appréciées diversement : soit elles montrent un caractère innovant enthousiasmant (nous pensons ici aux systèmes de surveillance des angles morts et de franchissement involontaire des lignes, l’aide au parking), soit elles sont superfétatoires et pas encore suffisamment discréminatoires en toute circonstance (nous songeons surtout aux feux de route automatiques et à la reconnaissance des panneaux de signalisation).
Confessons cependant que nous n’avons pas pu toutes les expérimenter…
Spécifications techniques
Brochure en Acrobat
Prix (octobre 2011)
Qu’en dire ?
Avec son aspect moderne, la nouvelle Focus est vraiment enthousiasmante.
De plus, sa combinaison châssis/moteur permet une conduite à la fois dynamique et sobre.
A mi-chemin entre l’Opel Astra et la VW Golf, ses prix débutent à un peu plus de 16.000 EUR.