Après avoir présenté sa citadine uniquement livrable en quatre moteurs à essence, Chevrolet commercialise depuis l’automne une version diesel.
Erreur de stratégie pour nos pays friands en huile lourde ou volonté délibérée de faire changer nos goûts européens vis à vis de ce carburant aux relents agricoles ?
De profil : une grosse Spark…
Le style de Chevrolet évolue : après avoir lancé la Spark en 2010, le constructeur Américano-Coréen a dévoilé la nouvelle Aveo il y a un an.
De vocation mondiale, elle était proposée en cinq et quatre portes et uniquement avec des moteurs essence. Compte tenu des goûts rencontrés en Belgique, la version quatre portes ne fera probablement que de la figuration.
Quant à la version cinq portes, sa ligne montre une certaine filiation avec la Spark dont elle emprunte même les poignées de portes arrière noyées dans l’encadrement des vitres…
A l’intérieur de l’habitable, comme pour sa petite sœur, l’Aveo arbore un tableau de bord de forme assez étrange quoique particulièrement lisible. Apparemment son style aurait été inspiré par le monde de la moto.
Pour ce qui est de sa description détaillée, nous renvoyons le lecteur à l’essai publié au début de cette année.
Afin de mieux rencontrer les vœux des clients européens, l’Aveo se décline à présent avec un moteur diesel d’origine Fiat, et c’est cette version que nous vous proposons en essai complémentaire.
Un moteur transalpin renommé
Pour l’Aveo diesel, comme pour la Corsa, sa cousine germanique, l’Aveo reçoit le célèbre 1300 qui équipe des générations de Fiat.
Appelé JTD chez le constructeur de Turin, il ne se limite pas à propulser seulement des Fiat : il équipe également des Alfa, des Lancia, des Opel, des Suzuki et même une Ford !
Dans l’Aveo, ce moteur est proposé en deux puissances différentes : 75 et 95 ch. au régime de 4000 rpm avec respectivement une boîte cinq et six vitesses. Quant au couple, il développe 190 Nm et 210 Nm au même régime de 1750 rpm.
Une version « Eco » est également proposée sur la 95 ch. avec 95 g de CO2 : elle diffère de la version normale par un poids moindre (-70 kg) mais aussi par un pont plus long associé à une boîte de vitesses à seulement cinq rapports. Assez étrangement, suivant le catalogue, cette version accélérerait plus vivement et son réservoir serait amputé de 6 litres (40 au lieu de 46 l).
Notre version était une 95 ch. à boîte manuelle à six vitesses avec 108 g de CO2.
Fringuant mais bruyant en charge, il ne démérite pas et montre déjà toute sa vigueur sous les 2000 rpm. Le levier de vitesse se manie aisément.
A 120 km/h, en sixième, le moteur tourne sagement à 2200 rpm au point de se faire oublier : seuls des bruits de vents au niveau des rétroviseurs extérieurs se feront entendre.
Quant à la consommation, les chiffres de Chevrolet ne sont pas irréalistes : nous y sommes parvenus lors d’un trajet exclusivement autoroutier en approchant les 3,6 l/100km !
Cependant, en usage normal, il faut envisager un bon litre de plus, ce qui restera toujours doux pour le portefeuille et l’environnement.
Ce tableau idyllique n’est hélas pas irréprochable : pour le peu qu’on quitte l’environnement urbain ou autoroutier pour aborder des petites routes sinueuses à allure soutenue, l’Aveo montre ses particularités : son roulis plus important et sa direction un peu moins précise que la concurrence mettront plus vite un holà aux éventuelles prétentions de l’apprenti Fangio.
Non pas qu’une conduite sportive soit risquée – et loin de là – mais celle-ci se traduit par des mouvements de caisses plus amples avec lesquels il faudra s’habituer.
Ajoutez à cela la sonorité très présente du moteur en accélération, et vous entendrez assez vite vos passagers vous demander de modifier votre allure !
Spécifications techniques
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Qu’en dire?
Plus légère que sa cousine la Corsa, l’Aveo 1.3 D consomme naturellement moins avec le même moteur : au terme d’un essai de plus de 400 km, la consommation – toutes routes confondues – est demeurée sous la barre des 5 litres aux cent, ce qui est excellent. Quant à sa tenue de route, elle s’approche de la concurrence européenne.
Vendue pour moins de 16.000 EUR, elle tiendra la dragée haute à toute sa concurrence en ces temps de crise où un sou reste un sou…
Dommage que les concessions Chevrolet soient si rares en Belgique !