Dispositions mécaniques du Biscooter Voisin
À la sortie de la guerre, l’état économique de la France n’est guère meilleur que celui de l’Allemagne.
L’accent est mis sur l’économie et les voiturettes vont fleurir.
Cependant en France, dès l’avant-guerre, quelques petits constructeurs s’étaient consacrés à la toute petite voiture économique.
Ces constructeurs ainsi que de nombreux nouveaux présentent des modèles ultralégers dès 1946.
Manocar 1953
MANOCAR
Petit engin à trois roues de 1953, moteur monocylindrique de 125 cc, deux temps présenté par les Etablissements Manom, de St Ouen.
Seuls quelques exemplaires de présérie verront le jour.
Deux prototypes de la Mathis 333 en 1946
Train avant de la Mathis 333 (1946)
MATHIS
L’origine de ce trois roues est à chercher dans les études menées avant-guerre par l’ingénieur Andreau.
En 1940, Emile Mathis lui passe commande d’une voiture légère destinée à l’après-guerre.
D’abord appelée VEL (Voiture Economique Légère) elle devient la 333 pour 3 roues, 3 places, 3 litres aux 100 km.
C’est une traction avant à moteur deux cylindres opposés de 707 cc, à soupapes latérales, boîte quatre vitesses.
La carrosserie est en alu et la vitesse dépasse 100 km/h.
Malheureusement la production se limite à une quinzaine d’exemplaires.
Microcar 1957
MICROCAR
Cette voiturette de ville à traction avant, à trois roues, dessinée en 1957 par Villeplé, moteur Gnôme-Rhône 125 cc ne connaitra que quelques exemplaires de présérie.
Mochet Ptitauto type E (1929)
Le cyclecar CM construit par Mochet en 1926
Mochet c.1952
Mochet CM 125 Y de 1954
La petite sport Mochet 750 carrossée par Antem (1954)
MOCHET
Charles Mochet crée son affaire en 1924 à St Ouen, puis s’installe à Puteaux.
Il lance le Velocar, petit quatre roues propulsé par pédales qui, à partir de 1929, peut recevoir un moteur auxiliaire de 142 cc.
Le Velocar devient alors la Ptitauto.
A côté du Velocar, Mochet présente le cyclecar CM à moteur arrière 350 cc, construit jusqu’en 1930.
Charles Mochet décède en 1934, son fils Georges continue l’affaire.
Pendant la guerre, on ne fait que des Velocar (sans moteur).
Après guerre, le Mochet motorisé est repris et construit jusqu’en 1958 en différentes versions.
La modification de la loi sur le permis de conduire entrainera son arrêt.
Pour une entreprise artisanale, la production n’était pas négligeable, peut-être 300 véhicules par an ?
En 1954, Mochet envisage de se diversifier et présente un petit cabriolet sport à moteur CEMEC 750 cc et carrosserie Antem.
Il n’y en aura que deux ou trois prototypes.
MONOCAB
Cette voiturette a été présentée en 1946 par Joseph Citroën, un cousin du constructeur.
Cette conduite intérieure à une ou deux places n’a eu aucun succès.
New Map Baby c.1947, renommée ensuite Rolux
Le prototype de conduite intérieure New Map (c.1947)
Tri Solyto c.1950
NEW MAP
L’usine de motos New Map, de Lyon, présente en 1938 une voiturette deux places tout acier nommée New Map Baby.
Le moteur arrière est un monocylindre 125cc deux temps.
Après guerre, elle réapparait sous le nom de Rolux et est construite à Clermont-Ferrand à environ 1.000 exemplaires.
Vers 1950, New Map sort le Tri-Solyto, camionnette légère de 200 kg de charge utile et moteur Ultima 125 cc.
Peu après la production est reprise par KV, de Chassieu, avec moteur KV et un variateur de vitesses.
KV fera aussi plus tard des voiturettes sans permis.
Jusque 1976, on fabriquera environ 4.000 Solyto.
OTI 1959
OTI (Office Technique International)
L’OTI est une voiturette trois roues dessinée par Villeplé à l’Office Technique International en 1959.
Le moteur est un 125cc.
Quelques exemplaires seront fabriqués chez Bugatti, à Molsheim, d’où l’ovale placé à l’avant.
Poinard 1952
POINARD
Pierre Poinard, constructeur de motos à Cachan, propose en 1952 un petit trois roues de 125cc en deux versions.
Poirier Monoto 1937
Poirier Monoto 125 cc 1956
POIRIER
Poirier, installé à Fondettes (Indre et Loire) fabrique des voiturettes d’invalides depuis 1928.
En 1937, il présente la Monoto, voiturette trois roues à moteur Sachs 98cc.
Reprise après la guerre, on en fera jusqu’à la fin des années cinquante.
Trois roues P. Vallée 175cc 1952
P. Vallée Chantecler 1957
P. VALLEE
P. Vallée construit des scooters et des triporteurs à Aubervilliers dès 1947.
Il présente en 1952 une voiturette trois roues à moteur Ydral 175.
Puis en 1955 une version Chanteclair à moteur 125 ou 175.
P. Vallee construira en petite quantité jusqu’en 1957 ou 1958.
Reyonnah avec disposition du train avant rétractile
Reyonnah 1951
REYONNAH
M. Hannoyer, technicien de l’automobile, crée en 1950 la Reyonnah (anagramme de Hannoyer).
C’est une petite deux places en tandem, les deux roues arrière proches l’une de l’autre, les deux avant pouvant s’écarter ou se rapprocher sur demande, cela permet de rentrer l’engin dans un espace très étroit, ce qui facilite le garage.
Le moteur arrière est un monocylindre de 125 à 250 cc mais le projet restera artisanal, une quinzaine d’exemplaires seulement seront construits.
Roussey 1949
ROUSSEY
Les frères Roussey, de Meudon, présentent en 1949 une voiture populaire à traction avant, moteur deux cylindres deux temps de 700 cc, à châssis poutre centrale.
La Roussey restera un prototype.
Voiturette sport de Raoul de Rovin, la 4 CV Monocar Sport (1927)
Rovin D-1 en fin 1946
Rovin D-2 en 1948
Rovin D-3 en 1949
Le dernier modèle Rovin, le D-4 en 1952
Une Rovin participant à une tentative de record (1952)
ROVIN
À la fin des années vingt Raoul de Rovin construit des motos à Billancourt.
En outre, il commercialise quelques voiturettes 4 CV type Monocar à moteur Rovin-JAP 500.
Traité en sport, l’engin, selon le prospectus, atteint 130 km/h !
Son frère, Robert de Rovin, reprend en 1946 les usines Delaunay-Belleville et y lance la fabrication d’un motocar, le D-1, présenté au salon de Paris d’octobre 1946.
Il s’agit d’une voiturette deux places à moteur arrière un cylindre de 260cc.
Le D-1 ne sera pas commercialisé, mais remplacé l’année suivante par le D-2 d’allure semblable mais plus étoffé grâce à un moteur deux cylindres 425 cc.
Pour 1949, la carrosserie sera modifiée et adoptera une forme ponton.
Les Rovin auront un certain succès jusque 1952, puis les ventes baisseront.
La production sera arrêtée en 1954 bien que quelques exemplaires soient vendus encore pendant quelque temps.
Il y en aurait eu environ 2.300 en tout.
Voiturette de la SNCAO à la foire de Paris à l’automne 1941
SNCAO
Cette société nationale d’aviation présente à la Foire de Paris de septembre 1941 une petite deux places à traction avant, moteur 350cc, alimentée au charbon de bois.
Sofravel Coccinelle 1948
SOFRAVEL
Il s’agit d’une initiative de Joseph Besset, le constructeur des bus Isobloc.
Un projet de voiture électrique proposé en 1941 n’a pas de succès, mais sur cette base, Besset présente en 1948 la Sofravel Coccinelle à moteur 125 cc.
Ce projet sera finalement repris par la SIL (Livry).
STROJ FLEA-WAY
Les usines STROJ de Poitiers présentent la voiturette Flea-Way en 1949.
Elle reçoit un moteur 125 cc.
Tholomé 1950
THOLOME
La société Tholomé, d’Aubagne, construit en 1949-50 quelques voiturettes à moteur avant 350 cc.
La carrosserie ponton peut accueillir deux ou trois personnes.
Tractavant 1953
TRACTAVANT
Dessinée par Henri Lannoy et construite chez Simard, spécialiste du sidecar à Villeurbanne, le Tractavant est un engin trois roues, celle d’avant étant motrice et directrice.
Le moteur est un 125cc, la carrosserie est une coque profilée.
Quelques exemplaires seront vendus au cours des années cinquante.
Vannod 1958
VANNOD
Encore un constructeur de sidecars présentant en 1958 une voiturette dont les roues sont placées selon un losange.
Le moteur est un Sachs deux temps.
VAUTRIN
Voiturette deux places de 1951
Il semblerait qu’il s’agisse d’une affaire douteuse?.
VEL
Voiturette deux places construite à quelques exemplaires à Courbevoie vers 1947.
Moteur Train deux temps, traction avant.
Isetta VELAM 1956
Salon de Paris octobre 1957. Stand VELAM avec la voiture qui a battu des records à Montlhéry en catégorie moins de 250cc
VELAM Isetta 1957
VELAM Isetta
Ici nous ne sommes plus en période de disette, mais on recherche une petite voiture de ville pratique.
Présentée à Paris en octobre 1954, mais fabriquée à partir de l’été 1955, la VELAM (Véhicules légers à moteur) utilise une licence de l’Isetta italienne.
On y trouve un moteur deux cylindres de 236 cc, une boîte quatre vitesses, une transmission aux roues arrière par chaînes.
Elle est construite dans une partie des usines Talbot.
On en fera environ 6.000 jusqu’en 1957, mais elle présentait trop de défauts pour pouvoir continuer.
Vespa 400 en fin 1957
Vespa, coupe avec dispositions mécaniques
Vespa en voiture de plage, carrosserie Pichon-Parat
VESPA
Le scooter italien Vespa, construit par Piaggio, a un énorme succès juste après guerre.
La société ACMA (Ateliers de construction de motocycles et d’automobiles) de Fourchambault construit le scooter sous licence pour la France.
Désirant diversifier sa production, elle présente la voiture légère Vespa en fin 1957.
La voiture est basée sur un projet Piaggio que ce dernier avait lui-même acheté à SIATA, laquelle avait envisagé la fabrication d’une petite voiture, la Mitzi, qui n’aura pas de suite en Italie.
La Vespa n’est pas une voiturette ultra légère, mais une petite voiture économique et attrayante.
On y trouve un moteur arrière deux cylindres deux temps 393cc et quatre roues indépendantes.
Son talon d’Achille s’avère être le deux temps car il faut mélanger l’huile à l’essence, ce qui rebute beaucoup de clients potentiels.
Un système automatique de mélange viendra trop tardivement et la production s’arrête en 1961, après environ 30.000 exemplaires construits.
Le Biscooter Voisin en 1950
VOISIN
Gabriel Voisin, pionnier de l’aviation et créateur d’automobiles originales, voit après la guerre son usine d’Issy-les-Moulineaux intégrée dans le groupe Gnome-Rhône.
Pour sa part, Gabriel Voisin garde une activité de bureau d’études.
Il présente en 1950 une voiturette très originale appelée Biscooter.
Un châssis bien étudié porte une carrosserie minimaliste et est propulsé par un moteur Gnome-Rhône monocylindrique de 125 cc par l’intermédiaire des roues avant.
Seize prototypes seront construits mais le Biscooter n’atteindra pas la série en France.
Par contre, en Espagne, la firme Autonacional SA, de Barcelone, en fera environ 5.000 de 1954 à 1961 sous le nom de Biscuter en le munissant d’un moteur Hispano-Villiers de 200 cc.
Peu après la présentation du Biscooter, la direction de Gnome-Rhône fait dessiner par l’ingénieur Moglia un autre Biscooter qui n’aura pas de succès.
De son côté, Gabriel Voisin étudiera d’autres projets de voiturettes mais aucun ne sera commercialisé.
Transport de Biscuter Voisin (Espagne)
Liens:
les voiturettes françaises d’après-guerre: 1ère partie (Aerocar > Julien)